Sources
Tout document ou témoignage qui permet une certaine connaissance du passé est considéré comme une source. En plus des documents écrits, les chercheur∙e∙s utilisent des documents sonores, des images, les traces des bâtiments d’époque, et des entretiens avec des témoins.
Les sources relatives aux internements administratifs
La plupart des documents écrits sont conservés dans des services d’archives communales ou cantonales, des archives spécialisées, aux Archives fédérales suisses ou encore dans des bibliothèques. Les archives d’institutions, d’associations et de personnes privées sont aussi consultées dans la mesure du possible. La CIE mène également des entretiens avec des personnes concernées par l’internement administratif et d’autres ayant travaillé dans l’administration ou au sein d’institutions. Ces entretiens eux-mêmes sont utilisés comme sources.
Les sources disponibles ne montrent pas une image directe et neutre d’une réalité du passé : elles représentent le plus souvent un point de vue. Les documents, même à des époques récentes, n’ont pas tous été conservés dans un service d’archives. La tâche des chercheur∙e∙s consiste alors à choisir les sources pertinentes, en fonction des orientations de la recherche actuelle et des matériaux disponibles. Ils entretiennent donc un dialogue permanent entre certains éléments du passé et un état des savoirs actuels, en perpétuel renouvellement.
Nous présentons ci-après quelques exemples de sources, utilisées par les chercheur∙e∙s de la CIE.
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| 1964/2017 | 1966 | 1944 | ||
| Une «tutelle volontaire» involontaire | Désespoir et contradiction – audition d’une personne internée à Kaltbach sur décision administrative | Règlement général des Établissements de Bellechasse | ||
| Internée de 1960 à 1964, Daniella Schmidt fut libérée lors de l’obtention de la majorité et de l’échéance de la mesure tutélaire à laquelle elle fut soumise en tant que mineure. Durant l’entretien de 2017, elle révéla que, trompée par la Délégation tutélaire, elle consentit à la mise sous «tutelle volontaire» le 31 octobre 1964 en ignorant les réelles conséquences de sa signature. | En 1966, différentes procédures étaient en vigueur dans le canton de Schwyz pour interner une personne de plus de 16 ans dans un «établissement de travail forcé». Une de ces procédures était fondée sur la loi cantonale de 1896 sur la construction d’un établissement de travail forcé pour le canton de Schwyz. | Le règlement des Établissements de Bellechasse est un document officiel qui cristallise une précise conception de l’organisation interne du pénitencier et qui est donc révélateur de la perspective des autorités fribourgeoises et de la direction pénitentiaire. | ||
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| 1948 | |
| Décision d'internement | |
| Dans le Canton de Fribourg, la décision d’internement administratif relève essentiellement des préfets. Différentes lois et procédures cantonales comprenaient des mesures d’internement. Ici, la personne est internée en vertu de la loi sur l’assistance et la bienfaisance de 1928. | |
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L'ANALYSE DES SOURCES
Le travail d’analyse commence véritablement avec le choix des sources. Différentes perspectives, approches et une infinité de questions émergent : l’approche et le traitement critique des sources fait appel au savoir-faire scientifique des chercheur∙e∙s. Les sources sont mises dans leur contexte, analysées et suscitent des hypothèses de travail. C’est de cette manière que les liens entre différentes sources peuvent être mieux compris. Voici les phases les plus importantes de l’analyse des sources :
Description des sources
La description d'une source passe notamment par la clarification de certaines informations formelles. Les sources conservées aux archives sont ainsi classées et cataloguées selon des critères précis (voir exemples ci-dessous). Le travail des chercheur∙e∙s repose sur ce traitement préalable des sources généralement effectué par les services d'archives. Au moment de la publication, il est de la responsabilité des chercheur∙e∙s de présenter ces informations et d'indiquer systématiquement leurs références. Il doit ainsi être possible de retrouver la source sur laquelle s'est basée une analyse.
- COTE: La cote est un code unique d'identification : elle indique dans quel service ou dans quels fonds d’archives se trouve la source.
- TITRE: La dénomination de la source, les données sur son contenu, ainsi que l’origine de sa création.
- Date: La date d’un document ou les dates extrêmes d’un dossier ou d’un fonds (le document le plus ancien et le plus récent).
- ORIGINE/PROVENANCE: Des documents isolés se trouvent la plupart du temps dans de dossiers plus généraux, organisés en fonds d’archives. Les informations sur le contexte de création des sources sont importantes, c’est-à-dire l’institution ou les personnes qui ont produit, travaillé ou constitué le fonds.
- FormE ET CONTENU: Par exemple : nombre de documents, type de source (papier, numérique, etc.) et contenu (correspondance, factures, etc.).
- Conditions d’accès et règlement d’utilisation: Selon sa date de création et son contenu, une source peut être dotée d’un délai de protection, respectivement d’un délai de réserve.
- ETAT DE CONSERVATION: Quelques sources originales ne peuvent pas être consultées à cause de leur état de conservation.
MISE EN COMMUN DES PERSPECTIVES
Lorsque suffisamment de sources ont été récoltées, le travail d’analyse commence. Les différentes perspectives sont associées entre elles et avec des travaux déjà existants. Ces éléments serviront à la production d’un texte scientifique.
PUBLIER LES RÉSULTATS
C’est à travers des livres, des articles de journaux, des films, des sites Internet, etc. que les résultats de recherche atteignent la société. Il en résulte un savoir général partagé sur le passé. Ce savoir est dynamique et se développe avec chaque nouvelle recherche. Les chercheur∙e∙s contribuent, de cette façon, à une mémoire plurielle et non figée de la société.
Quels types de sources sont utilisées par les chercheur∙e∙s?
